Départ du Lieutenant OLLITRAULT – L’interview

31 / 12 / 2021

Il est l’heure pour le lieutenant OLLITRAULT de partir à la retraite après 25 années en tant que sapeur-pompier professionnel en Deux-Sèvres. Aujourd’hui, il nous livre ses souvenirs de carrière et retrace avec nous ses années passées (et baignées !) dans le monde pompier.

 

Votre parcours professionnel ?

Je n’ai pas toujours été sapeurs-pompiers. A l’âge de 17 ans, j’ai validé un CAP Horloger bijoutier à Tours réalisé en apprentissage à Uzel (Côte d’Amor) avec mon père. Je me suis ensuite installé en chambre (ce qui signifie une activité avec seulement un atelier, pas de magasin). Par la suite, j’ai ouvert un commerce dans ce domaine à Loudéac pendant une dizaine d’année.

 

C’est en parallèle de mon activité professionnelle que j’ai débuté dans le monde des pompiers en tant que sapeur-pompier volontaire, d’abord à Uzel, puis à Loudéac (22). Je suis ainsi devenu SPV à 21 ans, après le service militaire à Rouen. C’était comme une continuité dans la caserne, en remplacement de mon père qui arrivait à la retraite de SPV.

 

En 1992, c’est la fin de mon commerce situé Place de Loudéac. Ici, il y avait 6 horlogers-bijoutiers, une sacrée concurrence ! L’élément déclencheur, une baisse des ventes dû à la conjoncture actuelle avec la guerre du Golfe en fond de décor.

 

Je passe alors fin 92,  2 concours professionnels de 2ème classe en l’espace de 8 jours, différents d’aujourd’hui avec des épreuves de sport en piscine, saut en hauteur, etc … Je suis alors reçu à Cergy-Pontoise et Melun, mais je refuse le poste à Cergy-Pontoise. J’ai appris à nager à cette occasion (pas simple).

 

En février 1993, j’intègre le centre de secours de Dreux, une ville équivalente à la taille de Niort. J’y reste 3 ans. Le chef de centre à l’époque est le colonel Claveau qui deviendra, quelques années plus tard, directeur adjoint du SDIS 79. Dans cette ville, la vie quotidienne est difficile, rythmée par les agressions envers les SP et les forces de l’ordre,  les vols à mon domicile…

 

En 1996, je pars ensuite pour LANNION dans les Côtes d’Armor. Le régime de travail de la caserne y est particulier, une semaine en 24/24, semaine suivante du SHR. J’y resterais 1 an et demi.

 

En 1997, c’est mon arrivée dans les Deux-Sèvres, au CSP Niort. En 1er lieux à l’ancienne caserne avec chaque jour une blague différente et une ambiance du tonnerre (vieux locaux oblige) puis la nouvelle. Je passerais à peu près dans tous les services : formation, RH, etc …

 

J’intègre le service formation à la direction départementale en 2000. J’y resterais 1 an et demi avec le souhait de retourner en caserne dès les premiers jours.

 

Je retourne donc ensuite dans les locaux du centre de secours de Niort en 2002, puis en 2014 au Groupement Territorial Sud durant 4 ans en tant que responsable de la formation.

 

Ces 3 dernières années, je les ai vécu en tant qu’adjoint au Centre de Secours de Saint-Maixent-l’Ecole, avec en parallèle  pratiquement  2 ans d’intérim à Melle.

 

J’ai connu au total  15 chefs de centre, 3 chefs de groupement, 7 Directeurs.

 

Avez-vous remarqué des évolutions dans votre métier ?

Comme les prédécesseurs partis à la retraite dernièrement, je soulignerai les avancées fulgurantes dans les équipements. A mon arrivée dans le département, certaines VL étaient des 4L, à comparaison, nous étions avec des Kangoo à Dreux.

 

Je relève aussi l’évolution des astreintes pour les volontaires avec autrefois une démarche différente, on bipait tous les volontaires pour un départ d’intervention, alors qu’aujourd’hui seulement les personnes prévues dans le véhicule sont bipées.

 

C’est aussi l’informatique qui nous a permis de nombreuses évolutions !

  • Les logiciels métiers (GEEF)
  • La plate-forme Disegno pour la FOAD etc
  • Un nombre non négligeable de FMPA pour le personnel
  • La restructuration de la CCO

 

Des anecdotes et des évènements marquants ?

 

La vie dans l’ancien  CSP avec par exemple une enquête de gendarmerie pour un fumigène orange dans les toilettes, les batailles d’eau et bien d’autres  évènements qui ne se racontent pas mais que les plus anciens ont en souvenirs.

 

Des malheureux dû à mon métier, mais je préfère retenir ceux liés aux nombreux évènements que nous avons pu organiser.

 

J’ai ainsi participé à l’organisation du stand de la Foire de Niort qui se déroulait chaque année, à la tenue du salon de l’habitat avec la promotion du DAAF, les journées de la sécurité intérieure sur la place du donjon ou en centre- ville de Niort, les forums des métiers dans les collèges et les manœuvres de sécurité routière pour les motards au printemps et des démonstrations de désincarcération en Automne organisées par la Préfecture.

 

C’est aussi des expériences particulières comme l’accueil 6 fois par an des délinquants de la route à la caserne. Je les accueillais avec des explications sur notre profession et les sensibilisait sur les dangers de la route avec des films et des images réelles dû à l’alcool et au téléphone au volant.

 

J’ai aussi participé à l’organisation d’une collecte de jouets et vêtements pour un département sinistré (Aude). On a ainsi descendu avec l’Adc Christophe HERMOUET, 19 tonnes de biens.

 

Je garde un bon souvenir de la formation initiale de 4 mois pour les SPP à la direction que j’ai eu l’honneur d’encadrer.

 

Quels sont vos projets de retraite ?

Mes projets de retraite : du repos, de la randonnée avec ma compagne, de l’entretien de la maison, de mon jardin au niveau paysagé .Profiter des  enfants et petits – enfants (classique).

 

Un dernier mot ?

Je garderais un bon souvenir de mon passage dans les Deux-Sèvres Je remercie tous les SP ainsi que les Pats qui m’ont soutenu dans les missions, et avec qui j’ai pu travailler.

 

Je pense avoir été un pompier passionné, pendant ces 42 ans de bottes, qui n’a pas compté les jours week-end donnés au service.

 

Bonne année pour 2022 et les années à venir, bon courage à tous.

D’origine bretonne je ne pouvais pas finir par un KENAVO.

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